‘Convento dos Jer?nymos de Bel?m?
pr?s de Lisbonne.
Mon Ange Gardien ! Veuille, ? ma derni?re heure,
Me reconduire dans ce clo?tre v?n?r? !
Il me fut un instant la divine demeure
Que le Saint dans son ?me ouvre ? Sa Majest?.
Si le Seigneur dicte les Saintes Ecritures
Avec un sens profond sous des phrases obscures,
Chaque pierre en ces murs semble ?tre un mot de Dieu
Dont le sens ?temel ?clate ? tous les yeux.
Ce n’est plus la montagne, au soleil, magnifique,
Aux fant?mes sculpt?s par l’eau dans le granit;
Mais c’est dans cette pierre une flore mystique
Qu’un miracle de foi dans l’ombre ?panouit.
Si la foi dans des mains faibles est si puissante.
Si, dans le dur granit elle est cette beaut?,
Quelle est ton ouvre, ? Dieu, dans une ?me vivante,
Tabernacle de la Divine Volont??
Les piliers comme autant des cordes m?lodiques,
Comme des fr?res qui chacun a son accent,
Semblent toujours vibrer des ?chos liturgiques
Et monter vers l’extase, en haut, comme l’encens.
Avec des bras lev?s comme pour la pri?re,
Entrecroisant en haut leurs humbles mains de pierre,
On croit les voir marcher vers les divins transports !
Divers comme les dons de Dieu sont leurs d?cors.
Le clo?tre enferme en bas, comme une terre absoute,
Un jardin o? cro?t l’herbe avec l’humilit? ;
Il offre aux visions l’ombre vaste des vo?tes
Et ne s’ouvre qu’en haut, visant l’illimit?.
Des si?cles de pri?re ?purent la pens?e :
Rien n’y vient du dehors que ce qui vient des cieux,
Et l’on croit par moments p?n?trer de ses yeux
La demeure que Dieu dans notre ?me a taill?e.
mon Angle Gardien ! A l’ heure de ma mort.
Ram?ne mon esprit vers ce clo?tre, qui semble
Le seuil o? l’?me avec ses anciens voux s’assemble
Pour prendre ?perd?ment son ?ternel essor. . . !
(Delfina Bunge de Galvez)
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