Dans ce cabriolet de place j’examine
L’homme qui me conduit, qui n’est plus que machine
Hideux, ? barbe ?paisse, ? longs cheveux coll?s :
Vice et vin et sommeil chargent ses yeux soul?s.
Comment l’homme peut-il ainsi tomber? pensais-je,
Et je me reculais ? l’autre coin du si?ge.
– Mais Toi, qui vois si bien le mal ? son dehors,
La crapule pouss?e ? l’abandon du corps,
Comment tiens-tu ton ?me au dedans? Souvent pleine
Et charg?e, es-tu prompt ? la mettre en haleine?
Le matin, plus soigneux que l’homme d’? c?t?,
La laves-tu du songe ?pais? et d?go?t?,
Le soir, la laves-tu du jour gros de poussi?re?
Ne la laisse-tu pas sans bapt?me et pri?re
S’engourdir et croupir, comme ce conducteur
Dont l’immonde sourcil ne sent pas sa moiteur?
(Charles Augustin Sainte-Beuve)
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