C’?tait quand le printemps a reverdi les pr?s.
La fille de Lycus, vierge aux cheveux dor?s,
Sous les monts Ach?ens, non loin de C?ryn?e,
. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .
Errait ? l’ombre, aux bords du faible et pur Crathis,
Car les eaux du Crathis, sous des berceaux de fr?ne,
Entouraient de Lycus le fertile domaine.
. . . . . . . . . . Soudain, ? l’autre bord,
Du fond d’un bois ?pais, un noir fant?me sort,
Tout p?le, demi-nu, la barbe h?riss?e:
Il remuait ? peine une l?vre glac?e,
Des hommes et des dieux implorait le secours,
Et dans la for?t sombre errait depuis deux jours;
Il se tra?ne, il n’attend qu’une mort douloureuse;
Il succombe. L’enfant, interdite et peureuse,
A ce hideux aspect sorti du fond des bois,
Veut fuir; mais elle entend sa lamentable voix.
Il tend les bras, il tombe ? genoux; il lui crie
Qu’au nom de tous les dieux il la conjure, il prie,
Et qu’il n’est point ? craindre, et qu’une ardente faim
L’aiguillonne et le tue, et qu’il expire enfin.
‘Si, comme je le crois, belle d?s ton enfance,
C’est le dieu de ces eaux qui t’a donn? naissance,
Nymphe, souvent les voeux des malheureux humains
Ouvrent des immortels les bienfaisantes mains,
Ou si c’est quelque front porteur d’une couronne
Qui te nomme sa fille et te destine au tr?ne,
Souviens-toi, jeune enfant, que le ciel quelquefois
Venge les opprim?s sur la t?te des rois.
Belle vierge, sans doute enfant d’une d?esse,
Crains de laisser p?rir l’?tranger en d?tresse:
L’?tranger qui supplie est envoy? des dieux.’
Elle reste. A le voir, elle enhardit ses yeux,
. . . . . . . . et d’une voix encore
Tremblante: ‘Ami, le ciel ?coute qui l’implore.
Mais ce soir, quand la nuit descend sur l’horizon,
Passe le pont mobile, entre dans la maison;
J’aurai soin qu’on te laisse entrer sans m?fiance.
Pour la douzi?me fois c?l?brant ma naissance,
Mon p?re doit donner une f?te aujourd’hui.
Il m’aime, il n’a que moi: viens t’adresser ? lui,
C’est le riche Lycus. Viens ce soir; il est tendre,
Il est humain: il pleure aux pleurs qu’il voit r?pandre.’
Elle ach?ve ces mots, et, le coeur palpitant,
S’enfuit; car l’?tranger sur elle, en l’?coutant,
Fixait de ses yeux creux l’attention avide.
Elle rentre, cherchant dans le palais splendide
L’esclave pr?s de qui toujours ses jeunes ans
Trouvent un doux accueil et des soins complaisants.
Cette sage affranchie avait nourri sa m?re;
Maintenant sous des lois de vigilance aust?re,
Elle et son vieil ?poux, au devoir rigoureux,
Rangent des serviteurs le cort?ge nombreux.
Elle la voit de loin dans le fond du portique,
Court, et, posant ses mains sur ce visage antique:
‘Indulgente nourrice, ?coute: il faut de toi
Que j’obtienne un grand bien. Ma m?re, ?coute-moi;
Un pauvre, un ?tranger, dans la mis?re extr?me,
G?mit sur l’autre bord, mourant, affam?, bl?me…
Ne me d?c?le point. De mon p?re aujourd’hui
J’ai promis qu’il pourrait solliciter l’appui.
Fais qu’il entre: et surtout, ? m?re de ma m?re!
Garde que nul mortel a’insulte ? sa mis?re.
–Oui, ma fille; chacun fera ce que tu veux,
Dit l’esclave en baisant son front et ses cheveux;
Oui, qu’? ton prot?g? ta f?te soit ouverte,
Ta m?re, mon ?l?ve (inestimable perte!),
Aimait ? soulager les faibles abattus;
Tu lui ressembleras autant par tes vertus
Que par tes yeux si doux et tes gr?ces na?ves,’
Mais cependant la nuit assemble les convives:
En habits somptueux, d’essences parfum?s,
Ils entrent. Aux lambris d’ivoire et d’or form?s Pend le lin d’Ionie en brillantes courtines;
Le toit s’?gaye et rit de mille odeurs divines.
La table au loin circule, et d’appr?ts savoureux
Se charge. L’encens vole en longs flots vaporeux:
Sur leurs bases d’argent, des formes anim?es
?l?vent dans leurs mains des torches enflamm?es;
Les figures, l’onyx, le cristal, les m?taux
En vases h?riss?s d’hommes ou d’animaux,
Partout, sur les buffets, sur la table, ?tincellent;
Plus d’une lyre est pr?te; et partout s’amoncellent
Et les rameaux de myrte et les bouquets de fleurs.
On s’?tend sur les lits teints de mille couleurs;
Pr?s de Lycus, sa fille, idole de la f?te,
Est admise. La rose a couronn? sa t?te.
Mais, pour que la d?cence impose un juste frein,
Lui-m?me est par eux tous ?lu roi du festin.
Et d?j? vins, chansons, joie, entretiens sans nombre,
Lorsque, la double porte ouverte, un spectre sombre
Entre, cherchant des yeux l’autel hospitalier.
La jeune enfant rougit. Il court vers le foyer,
Il embrasse l’autel, s’assied parmi la cendre;
Et tous, l’oeil ?tonn?, se taisent pour l’entendre.
‘Lycus, fils d’?v?mon, que les dieux et le temps
N’osent jamais troubler tes destins ?clatants!
Ta pourpre, tes tr?sors, ton front noble et tranquille,
Semblent d’un roi puissant, l’idole de sa ville.
A ton riche banquet un peuple convi? T’honore comme un dieu de l’Olympe envoy?.
Regarde un ?tranger qui meurt dans la poussi?re,
Si tu ne tends vers lui la main hospitali?re.
Inconnu, j’ai franchi le seuil de ton palais:
Trop de pudeur peut nuire ? qui vit de bienfaits.
Lycus, par Jupiter, par ta fille innocente
Qui m’a seule indiqu? ta porte bienfaisante!…
Je fus riche autrefois: mon banquet opulent
N’a jamais repouss? l’?tranger suppliant.
Et pourtant aujourd’hui la faim est mon partage,
La faim qui fl?trit l’?me autant que le visage,
Par qui l’homme souvent, importun, odieux,
Est contraint de rougir et de baisser les yeux!
–?tranger, tu dis vrai, le hasard t?m?raire
Des bons ou des m?chants fait le destin prosp?re.
Mais sois mon h?te. Ici l’on hait plus que l’enfer
Le public ennemi, le riche au coeur de fer,
Enfant de N?m?sis, dont le d?dain barbare
Aux besoins des mortels ferme son coeur avare.
Je rends gr?ce ? l’enfant qui t’a conduit ici.
Ma fille, c’est bien fait; poursuis toujours ainsi.
Respecter l’indigence est un devoir supr?me.
Souvent les immortels (et Jupiter lui-m?me)
Sous des haillons poudreux, de seuil en seuil tra?n?s,
Viennent tenter le coeur des humains fortun?s.’
D’accueil et de faveur un murmure s’?l?ve.
Lycus descend, accourt, tend la main, le rel?ve:
‘Salut, p?re ?tranger; et que puissent tes voeux
Trouver le ciel propice ? tout ce que tu veux!
Mon h?te, l?ve-toi. Tu parais noble et sage;
Mais cesse avec ta main de cacher ton visage.
Souvent marchent ensemble indigence et vertu,
Souvent d’un vil manteau le sage rev?tu,
Seul, vit avec les dieux et brave un sort inique.
Couvert de chauds tissus, ? l’ombre du portique,
Sur de molles toisons, en un calme sommeil,
Tu peux ici, dans l’ombre, attendre le soleil.
Je te ferai revoir tes foyers, ta patrie,
Tes parents, si les dieux ont ?pargn? leur vie.
Car tout mortel errant nourrit un long amour
D’aller revoir le sol qui lui donna le jour.
Mon h?te, tu franchis le seuil de ma famille
A l’heure qui jadis a vu na?tre ma fille.
Salut! Vois, l’on t’apporte et la table et le pain:
Sieds-toi. Tu vas d’abord rassasier ta faim.
Puis, si nulle raison ne te force au myst?re,
Tu nous diras ton nom, ta patrie et ton p?re!’
Il retourne ? sa place apr?s que l’indigent
S’est assis. Sur ses mains, d’une aigui?re d’argent,
Par une jeune esclave une eau pure est vers?e.
Une table de c?dre, o? l’?ponge est pass?e,
S’approche, et vient offrir ? son avide main
Et les fumantes chairs sur le disque d’airain,
Et l’amphore vineuse, et la coupe aux deux anses.
‘Mange et bois, dit Lycus; oublions les souffrances,
Ami! leur lendemain est, dit-on, un beau jour.’
Bient?t Lycus se l?ve et fait emplir sa coupe,
Et veut que l’?chanson verse ? toute la troupe:
‘Pour boire ? Jupiter, qui nous daigne envoyer
L’?tranger devenu l’h?te de mon foyer.’
Le vin de main en main va coulant ? la ronde;
Lycus lui-m?me emplit une coupe profonde,
L’envoie ? l’?tranger: ‘Salut, mon h?te, bois.
De ta ville bient?t tu reverras les toits,
Fussent-ils par-del? les glaces du Caucase.’
Des mains de l’?chanson l’?tranger prend le vase,
Se l?ve et sur eux tous il invoque les dieux.
On boit; il se rassied. Et jusque sur ses yeux
Ses noirs cheveux toujours ombrageant son visage,
De sourire et de plainte il m?le son langage:
‘Mon h?te, maintenant que sous tes nobles toits
De l’importun besoin j’ai calm? les abois,
Oserai-je ? ma langue abandonner les r?nes?
Je n’ai plus ni pays, ni parents, ni domaines.
Mais ?coute: le vin, par toi-m?me vers?, M’ouvre la bouche. Ainsi, puisque j’ai commenc?,
Entends ce que peut-?tre il e?t mieux valu taire.
Excuse enfin ma langue, excuse ma pri?re;
Car du vin, tu le sais, la t?m?raire ardeur
Souvent ? l’exc?s m?me enhardit la pudeur.
Meurtri de durs cailloux ou de sables arides,
D?chir? de buissons ou d’insectes avides,
D’un long je?ne fl?tri, d’un long chemin lass? Et de plus d’un grand fleuve en nageant travers?, Je parais ?nerv?, sans vigueur, sans courage;
Mais je suis n? robuste et n’ai point pass? l’?ge.
La force et le travail, que je n’ai point perdus,
Par un peu de repos me vont ?tre rendus.
Emploie alors mes bras ? quelques soins rustiques.
Je puis dresser au char tes coursiers olympiques,
Ou, sous les feux du jour, courb? vers le sillon,
Presser deux forts taureaux du piquant aiguillon.
Je puis m?me, tournant la meule nourrici?re,
Broyer le pur froment en farine l?g?re.
Je puis, la serpe en main, planter et diriger
Et le cep et la treille, espoir de ton verger.
Je tiendrai la faucille ou la faux recourb?e,
Et devant mes pas l’herbe ou la moisson tomb?e Viendra remplir ta grange en la belle saison;
Afin que nul mortel ne dise en ta maison,
Me regardant d’un oeil insultant et col?re:
O vorace ?tranger, qu’on nourrit ? rien faire!
–V?n?rable indigent, va, nul mortel chez moi
N’oserait ?lever sa langue contre toi.
Tu peux ici rester, m?me oisif et tranquille,
Sans craindre qu’un affront ne trouble ton asile.
–L’indigent se m?fie.–Il n’est plus de danger.
–L’homme est n? pour souffrir.–Il est n? pour changer.
–Il change d’infortune!–Ami, reprends courage:
Toujours un vent glac? ne souffle point l’orage.
Le ciel d’un jour ? l’autre est humide ou serein,
Et tel pleure aujourd’hui qui sourira demain.
–Mon h?te, en tes discours pr?side la sagesse.
Mais quoi! la confiante et paisible richesse
Parle ainsi!… L’indigent esp?re en vain du sort;
En esp?rant toujours il arrive ? la mort.
D?vor? de besoins, de projets, d’insomnie,
Il vieillit dans l’opprobre et dans l’ignominie.
Rebut? des humains durs, envieux, ingrats,
Il a recours aux dieux qui ne l’entendent pas.
Toutefois ta richesse accueille mes mis?res;
Et puisque ton coeur s’ouvre ? la voix des pri?res.
Puisqu’il sait, m?nageant le faible humili?, D’indulgence et d’?gards temp?rer la piti?, S’il est des dieux du pauvre, ? Lycus! que ta vie
Soit un objet pour tous et d’amour et d’envie!
–Je te le dis encore: esp?rons, ?tranger.
Que mon exemple au moins serve ? t’encourager
Des changements du sort j’ai fait l’exp?rience.
Toujours un m?me ?clat n’a point ? l’indigence
Fait du riche Lycus envier le destin.
J’ai moi-m?me ?t? pauvre et j’ai tendu la main.
Cl?otas de Larisse, en ses jardins immenses,
Offrit ? mon travail de justes r?compenses.
“Jeune ami, j’ai trouv? quelques vertus en toi;
Va, sois heureux, dit-il, et te souviens de moi.”
Oui, oui, je m’en souviens: Cl?otas fut mon p?re;
Tu vois le fruit des dons de sa bont? prosp?re.
A tous les malheureux je rendrai d?sormais
Ce que dans mon malheur je dus ? ses bienfaits.
Dieux, l’homme bienfaisant est votre cher ouvrage;
Vous n’avez point ici d’autre visible image;
Il porte votre empreinte, il sortit de vos mains
Pour vous repr?senter aux regards des humains.
Veillez sur Cl?otas! Qu’une fleur ?ternelle,
Fille d’une ?me pure, en ses traits ?tincelle;
Que nombre de bienfaits, ce sont l? ses amours,
Fassent une couronne ? chacun de ses jours;
Et quand une mort douce et d’amis entour?e Recevra sans douleur sa vieillesse sacr?e,
Qu’il laisse avec ses biens ses vertus pour appui
A des fils, s’il se peut, encor meilleurs que lui.
–H?te des malheureux, le sort inexorable
Ne prend point les avis de l’homme secourable.
Tous, par sa main de fer en aveugles pouss?s,
Nous vivons; et tes voeux ne sont point exauc?s.
Cl?otas est perdu; son injuste patrie
L’a priv? de ses biens; elle a proscrit sa vie.
De ses concitoyens d?s longtemps envi?, De ses nombreux amis en un jour oubli?, Au lieu de ces tapis qu’avait tissus l’Euphrate,
Au lieu de ces festins brillants d’or et d’agate
O? ses h?tes, parmi les chants harmonieux,
Savouraient jusqu’au jour les vins d?licieux,
Seul maintenant, sa faim, visitant les feuillages,
D?pouille les buissons de quelques fruits sauvages;
Ou, chez le riche altier apportant ses douleurs,
Il mange un pain amer tout tremp? de ses pleurs.
Errant et fugitif, de ses beaux jours de gloire
Gardant, pour son malheur, la p?nible m?moire,
Sous les feux du midi, sous le froid des hivers,
Seul, d’exil en exil, de d?serts en d?serts,
Pauvre et semblable ? moi, languissant et d?bile,
Sans appui qu’un b?ton, sans foyer, sans asile,
Rev?tu de ram?e ou de quelques lambeaux,
Et sans que nul mortel attendri sur ses maux
D’un souhait de bonheur le flatte et l’encourage;
Les torrents et la mer, l’aquilon et l’orage,
Les corbeaux, et des loups les tristes hurlements
R?pondant seuls la nuit ? ses g?missements;
N’ayant d’autres amis que les bois solitaires,
D’autres consolateurs que ses larmes am?res,
Il se tra?ne; et souvent sur la pierre il s’endort
A la porte d’un temple, en invoquant la mort.
–Que m’as-tu dit? La foudre a tomb? sur ma t?te.
Dieux! ah! grands dieux! partons. Plus de jeux, plus de f?te!
Partons. Il faut vers lui trouver des chemins s?rs; Partons. Jamais sans lui je ne revois ces murs.
Ah! dieux! quand dans le vin, les festins, l’abondance,
Enivr? des vapeurs d’une folle opulence,
Celui qui lui doit tout chante, et s’oublie, et rit,
Lui peut-?tre il expire, affam?, nu, proscrit,
Maudissant, comme ingrat, son vieil ami qui l’aime.
Parle: ?tait-ce bien lui? le connais-tu toi-m?me?
En quels lieux ?tait-il? o? portait-il ses pas?
Il sait o? vit Lycus, pourquoi ne vient-il pas?
Parle: ?tait-ce bien lui? parle, parle, te dis-je;
O? l’as-tu vu?–Mon h?te, ? regret je t’afflige.
C’?tait lui, je l’ai vu ……………………
…………………….Les douleurs de son ?me
Avaient chang? ses traits. Ses deux fils et sa femme
A Delphes, confi?s au ministre du dieu,
Vivaient de quelques dons offerts dans le saint lieu.
Par des sentiers secrets fuyant l’aspect des villes,
On les avait suivis jusques aux Thermopyles.
Il en gardait encore un douloureux effroi.
Je le connais; je fus son ami comme toi.
D’un m?me sort jaloux une m?me injustice
Nous a tous deux plong?s au m?me pr?cipice.
Il me donna jadis (ce bien seul m’est rest?) Sa marque d’alliance et d’hospitalit?.
Vois si tu la connais.’ De surprise immobile,
Lycus a reconnu son propre sceau d’argile;
Ce sceau, don mutuel d’immortelle amiti?, Jadis ? Cl?otas par lui-m?me envoy?. Il ouvre un oeil avide, et longtemps envisage
L’?tranger. Puis enfin sa voix trouve un passage.
‘Est-ce toi, Cl?otas? toi qu’ainsi je revoi?
Tout ici t’appartient. O mon p?re! est-ce toi?
Je rougis que mes yeux aient pu te m?conna?tre.
Cl?otas! ? mon p?re! ? toi qui fus mon ma?tre,
Viens; je n’ai fait ici que garder ton tr?sor,
Et ton ancien Lycus veut te servir encor;
J’ai honte ? ma fortune en regardant la tienne.’
Et, d?pouillant soudain la pourpre tyrienne
Que tient sur son ?paule une agrafe d’argent,
Il l’attache lui-m?me ? l’auguste indigent.
Les convives lev?s l’entourent; l’all?gresse
Rayonne en tous les yeux. La famille s’empresse;
On cherche des habits, on r?chauffe le bain.
La jeune enfant approche; il rit, lui tend la main:
‘Car c’est toi, lui dit-il, c’est toi qui, la premi?re,
Ma fille, m’as ouvert la porte hospitali?re.’
(Andre Marie de Chenier)
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